Association Guy Lévis Mano

L’Association Guy Lévis Mano a pour projet de faire connaître l’œuvre de Guy Lévis Mano comme éditeur de poésie, traducteur, poète et typographe, d’annoncer et soutenir les actions en cours, de répondre aux demandes d’information.

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La maison GLM…

La maison GLM se compose de deux ateliers. L’un sert à l’exposition des livres, il y a gardé les deux presses de ses débuts. La petite presse à levier que lui avait confiée en 1933 le poète Carlos Rodriguez-Pintos, avec laquelle il a réalisé ses deux premiers livres (cf. rubrique GLM poète), et la Minerve à pédale qu’il acquiert en 1935. Sur les étagères, les photographies des poètes de la maison : René Char, Paul Éluard, André Breton, Pierre Jean Jouve, Gisèle Prassinos, Federico García Lorca…
L’autre est l’imprimerie.

d’après Guy Lévis Mano, un homme présent, Andrée Chedid, Éd. Seghers

Les outils typographiques de GLM

Il utilise d’abord, jusqu’en 1933, chez Beresniak, le Latin antique et l’Albion.
Après 1933, il utilisera le Gill et le Didot. Il commence à innover dans la mise en place des lettres.
1935-1939 : il emploie une quinzaine de caractères : quatre d’entre eux dominent, qui ne furent presque plus utilisés par la suite : les Metro, plus ou moins gras et sans empattement, le Série 18 si différent en romain et en italique, le Ronaldson toujours en petits corps, et le Plantin presque uniquement en corps 18.
Ensuite, il choisit des corps plus petits qu’avant guerre. Les six caractères le plus souvent utilisés sont le Fournier (jusqu’en 1955) en corps 9 à 12 seulement, le Garamond et le Plantin, et d’une manière plus espacée, le Bodoni, le Baskerville et le Caslon.

d’après Antoine Coron, Les Éditions GLM, Bibliothèque Nationale, 1981

J’aimais Guy Lévis Mano, qui avait son atelier dans une cour du quartier Montparnasse. II faisait tout, et seul. Ses éditions étaient des modèles de typographie, avec cette rare sobriété qui ne peut être que le fruit d’un long travail vers la perfection. Il était comme ses livres : réservé et amical. Je venais les lui acheter, et il établissait lui-même ses factures devant moi, d’une écriture qui valait encore toutes les polices de caractères du monde. Nous échangions quelques mots.
L’hiver, l’atelier était glacial, nous y restions debout. Pourtant il y avait toujours une grande chaleur dans son accueil. Il était poète, il imprimait ce qu’il écrivait, il traduisait (García Lorca, Alberti, Jean de la Croix), il éditait les autres (La Ballade du vieux marin de Coleridge, La Chasse au Snark de Lewis Carroll, Char, Breton, Leiris).

in Les Abeilles et la guêpe François Maspero. Paris, Éd. du Seuil


Les mains de Guy Lévis Mano en train de composer…