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Poète
Lire Guy Lévis Mano est une perpétuelle découverte
GLM parlait plus aisément de son métier de typographe que de sa poésie. Il se réclamait de sa qualité « d’artisan », rarement de celle de « poète » ; il répétait, non sans fierté « qu’il avait réussi le travail de ses mains ».
Pour lui, la poésie était vivante : la vie même. Parvenant à « loger la source » en quelque lieu que ce soit - même derrière les barreaux d’une longue et déchirante captivité - cette poésie, il en ressentait le partage plutôt que le privilège.
Cela ne l’empêchait pas de soumettre le « texte écrit » à un examen inflexible. S’il devait aboutir, le travail du typographe ou du poète, celui des caractères imprimés ou du mot, exigeaient la même rigueur. Quand il lui arrivait de montrer à des amis ses poèmes en cours, il les commentait avec une sévérité tenace. Ses textes ne paraissaient que lorsque chaque mot - passé au crible - trouvant sa place, son rythme, sa signification intime, le laissait enfin en paix. Relire GLM est une perpétuelle découverte. Peu d’auteurs contemporains possèdent, à la fois, ce lyrisme ample et contenu, cette langue originale et originelle. Poésie d’élan, mais aussi de recherche. Non pas dans la voie d’une fabrication conforme aux canons de l’époque, ni dans le désir de se singulariser ; mais exploration du langage, battue des mots, quête souvent douloureuse pour faire affleurer ce cri fondamental qui fait écrire ; ce cri d’absence et de présence, de révolte et d’acquiescement.
Andrée Chedid, in Guy Lévis Mano, Éd. Seghers, Paris, 1974.
Portrait de Guy Lévis Mano par Valentine Hugo
Pages de la rubrique
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